MAROC - La Ménara (suite)
Voici la page qui vient en face de celle que je vous ai montrée hier ; L'eau, l'atlas enneigé, le vert des palmiers et un ciel bleu c'est vraiment un plaisir de regarder ce paysage unique de Marrakech.
Les gens de Marrakech drainent dans leur regard l'insaisissable éblouissement du nulle part. Des yeux fixés sur rien. Des yeux fièrement tournés vers le passé. Les regards de Marrakech ont peur. Mais leur histoire ancestrale leur confère une foi indestructible en l'avenir. 'Il n'est rien arrivé de grave à nos ancêtres. Il ne nous arrivera rien de grave. Les sept saints de la ville sont là et veillent'. C'est cela que diffusent les regards, sombres et merveilleusement brillants, des gens de Marrakech. Mais ils ne sont pas moins voyeurs pour autant. Ils se délectent de ce temps indéterminé dont ils semblent disposer. Un temps juvénile. Presque inconscient. Un temps finalement, lui aussi, marqué par le feu inapaisé du désert.
Extrait de Marrakech, lumière d’exil Rajae Benchemsi